Derrière ces oeuvres à la gaieté grise, réside l’artiste Simon Martin. Les lumières aux tons pastels qu’il emploie et les formes toutes en rondeur proviennent sans doute de son goût prononcé pour les peintures italiennes, en particulier pour le mouvement Novecento, mais également les peintres Massimo Campigli et Morandi. Par ailleurs, c’est lors d’un séjour au Danemark et de sa rencontre avec l’oeuvre d’Hammershøi qu’il confirmera son intérêt pour la création d’ambiances. Ambiances nuageuses qui s’affichent tels des souvenirs brumeux, non sans joie. Marc Desgrandchamps, qui réside parmi ses inspirations contemporaines, écrit à propos de son travail : « Les figures sont des ombres, elles surgissent du plan de la toile comme si elles survenaient depuis la surface d’un mur poreux et lavé par la pluie. » Les ambiances particulières, il les retrouve également dans des univers de cinéastes comme Lars Von Trier (Melancholia) et les films de Bergman. Mais son univers le plus inspirant reste la banlieue où il s’est vu grandir.
Agathe de Kermenguy, 2019